- Jean-Marie CAVADA donne la parole à des appelés et rappelés qui participèrent à la Guerre d'Algérie. En même temps qu'eux, il reçoit Bertrand TAVERNIER et Patrick ROTMAN pour leur film "La guerre sans nom", Jean DANIEL, directeur du Nouvel Observateur, Benjamin STORA et Raoul GIRARDET, historiens. - Extraits du film "La Guerre sans nom" : Bertrand Tavernier et Patrick Rotman ont interrogé des soldats participants à la guerre sur ce qu'ils ont vu et vécu, leurs rapports avec la population, la torture et l'impact que cette guerre a eu sur eux. Beaucoup révèlent qu'ils parlent pour la 1ère fois de leur guerre et racontent des combats qui les ont marqués. Ils disent leurs peurs, rendent hommage à certains de leurs chefs, parlent de leurs camarades et de changements survenus dans leur personnalité. - En plateau, Bruno ENRIETTI, 20 ans en 1957, est allé dans l'infanterie. Il évoque la manifestation de mai 1956 contre la guerre, l'impression de perpétuel mouvement qui était la sienne en Algérie. Par contre, il dit n'avoir jamais vu de tortures. Il explique son silence du retour par l'écoeurement et le sentiment que parler n'aurait servi à rien. - François SIKIRDJI avait 27 ans et était médecin. Communiste, il était contre cette guerre coloniale. Affecté dans un camp de regroupement (centres créés pour isoler les populations de l'Armée de Libération Nationale), il a pu soigner civils et militaires. Sur le barrage marocain, servant à couper l'Algérie du Maroc et de la Tunisie, il n'a pas vu d'atrocités de guerre mais s'est heurté à des refus d'évacuation de civils, refus ayant entraîné la mort, a assisté à la destruction de dossiers médicaux et il parle d'une tribu nomade qui, sédentarisée, est passée de 5000 personnes avant la guerre à 800 après et a été ruinée. Il explique son silence par sa participation à une guerre injuste, parfaitement inutile et que les hommes politiques auraient pu arrêter bien avant. Il estime aussi que la non reconnai...