Le président de la chambre d'accusation de la cour d'appel de Dijon, le juge Maurice SIMON, qui n'a jamais accordé d'interview, est sorti de sa réserve et a accordé une interview à Paul LEFEVRE à propos de l'affaire Grégory qu'il instruit depuis deux ans. Rappel des faits : le corps de Grégory VILLEMIN a été découvert, pieds et poings liés, dans la Vologne le 16 octobre 1984. Jean-Marie VILLEMIN est inculpé depuis le 31 mars 1985 pour le meurtre de Bernard LAROCHE qu'il jugeait responsable de la mort de son fils (Bernard Laroche avait été inculpé du meurtre, incarcéré puis libéré). Christine VILLEMIN la mère de l'enfant, en liberté conditionnelle, est toujours inculpée du meurtre. Interview marquée par de longs silences, l'émotion et les regards (du juge) qui en disent plus long encore. - Paul LEFEVRE: est-ce une enquête ratée qu'on essaie de rattraper ou une affaire vraiment exceptionnelle ? - Maurice SIMON : "je pense en toute objectivité que c'est une affaire, une énigme exceptionnelle" - P.L. : connaissez-vous le meurtrier ? est-il possible de le connaître ? - Maurice SIMON : "c'est mon rôle..." (mais secret de l'instruction). - P.L. : une affaire aussi exceptionnelle peut-elle déboucher sur un mystère jamais élucidé ? - Maurice SIMON : "il n'est pas possible de laisser dans les annales policières une affaire qui a tellement préoccupé l'opinion et qui l'occupe toujours, sans réponse. On me fait souvent le procès d'être long en me prêtant des intentions souvent désagréables, de faire durer interminablement... pour éviter que Jean Marie villemin soit jugé... il sera jugé, de toute façon, il n'y a pas de problème. Il sera jugé dans un contexte bien précis, qui sera, de toute façon éclairé au maximum. Par conséquent, cela peut être aussi bon que redoutable pour lui..." - P.L. : l'opinion publique a l'impression que le secret de l'instruction cache le temps perdu ? - Maurice SIMON : "Non, personne n'a perdu de temps" - P.L. : Est-ce que des gens mentent dans...