Pour son deuxième volet consacré à la discrimination raciale, le magazine "Saga-cités" s'intéresse aux formes qu'elle prend sur le marché du travail. A Roubaix, le sociologue Philippe BATAILLE a mené une étude sur le racisme au travail tandis que la mairie s'est justement fixée pour priorité de s'y attaquer. Selon Philippe BATAILLE, l'enjeu est de faire accéder les français d'origine étrangère à leurs "légitimes ambitions" sur le marché du travail. En l'absence de données statistiques sur l'origine ethnique des travailleurs, son étude a été rendue difficile. La "discrimination positive" prônée par la mairie de Roubaix doit, selon lui, corriger une inégalité qui ne se résout pas d'elle-même mais il redoute que le règlement des inégalités des individus face au travail ne se réalise que "par la contrainte" et souligne, par conséquent, ses limites de son efficacité sur le long terme. Le maire de Roubaix, René VANDIERENDONCK expose les principes de sa politique de "discrimination positive" mise en place de puis 1994 qui favorise l'accueil dans ses propres effectifs de jeunes d'origine étrangère (sur ce point, il ambitionne de "donner l'exemple aux entreprises locales"). Il ne nie pas que l'afflux de candidatures pour certains postes donne l'impression d'une "ethnicisation" de certains métiers, tous d'ailleurs dénués de responsabilités. - Par son témoignage, un jeune diplômé, Boualem DIABI donne un exemple de discrimination à l'embauche. Issu d'un "quartier difficile", il a eu l'impression d'être victime de discrimination auprès des employeurs pour obtenir un stage ou bien un travail en liaison avec son niveau d'étude. Son seul recours, accepter de devenir un "blouson jaune", un de ces agents d'ambiance employés par la mairie. Mais alors, s'interroge-t-il, quel exemple donne-t-il aux jeunes des quartiers et une telle discrimination ne décourage-t-elle pas les jeunes à se lancer dans des études supérieures ? Le directeur de la maison de l'intégratio...