Depuis près de trois mois maintenant, la communauté internationale assiste passive aux massacres du Rwanda. Face à l'horreur une intervention, très contestée, de la France vaut-elle mieux que rien du tout ? Pour en débattre sur le plateau, Pierre PRADIER (président d'honneur de Médecins du Monde) et Renaud GIRARD (journaliste au Figaro). - Pierre PRADIER : "je crois que tout ça n'est plus de mise. Il y a des gens assiassinés au quotidien aujourd'hui, il faut arrêter ces massacres... Il faut que quelqu'un aille pour arrêter les bras meurtrieres. Si personne ne veut y aller, il ne faut pas d'état d'âme, il faut y aller... On est devant une entreprise génocide qui continue... Il n'est pas question que la France aille mettre son grain de sel et voir qui va gagner. Il ne faut pas prendre partie... Le vrai problème c'est que personne ne veut être à nos côtés... Le couloir humanitaire, à peine ouvert, a été refermé, aucune pénétration n'a pu se faire". - Renaud GIRARD : "l'intervention française est tardive. Mais, lorsque les massacres commençaient, les parachutistes qui étaient là ne sont pas intervenus... L'intervention française est refusée par l'OUA et le FPR... Il y a double méprise, les hutus croient que les parachutistes vont les sauver et le FPR croit qu'ils vont les contrer. Personne ne va comprendre notre mission... Qu'est-ce qu'on est allé faire là-bas ? on a fait une erreur, il ne faut pas la refaire... Le FPR est chez lui, il veut régler ses problèmes, ce n'est pas lui qui a commencé. On va jouer les gendarmes... Au lieu de faire une demi intervention, il faut réfléchir. Il faut une intervention de l'ONU, une armée de casques bleus puissante... Le FPR, tellement hostile à la France, n'accepte pas l'aide humanitaire de la France, il n'accepte que les aides privées".